Kaatje Langendries, jeune soeur de Griet, aime en secret le garçon meunier de son père Henrick Zacht, ce qui désole un brave gars du pays, Kas Piers, qui demande ardemment à la jeune fille de l'aimer et de croire à son réel amour pour elle.

Henrick Zacht est devenu riche. Il vient de gagner 20.000 francs à l'État, avec une action de cent francs. Sur les instances de Kaatje, il demande à son patron la main de sa fille. Nous verrons pour le printemps, lui répond Langendries. Henrick part à la ville, pour toucher les 20.000 francs. Au retour, il s'attarde aux cabarets : c'est un gai luron, coureur de cotillons.

Surpris par une pluie battante, il se réfugie chez les Baraque. Il ne peut s'empêcher de mettre les deux frères au courant de la chance qui lui arrive. Balt et Bast se rapprochent : un homme porteur d'une pareille somme, prend un intérêt inattendu à leurs yeux. Henrick éprouve le besoin d'étaler son argent. A la vue de ces billets sur la table, les énormes mains de Balt frémissent. Bast aussi, a compris. Henrick est étranglé. Les deux frères enfouissent le corps, dans la fosse au fumier. Le fou Peke Nol a tout vu.

La disparition d'Henrick s'ébruite. Malgré l'enquête des gendarmes, on n'a pu retrouver le corps du garçon meunier. Il a dû être assassiné; tel est l'avis que donnent les gendarmes au père Langendries. A cette nouvelle, Kaatje s'évanouit. Ne pouvant plus cacher son état, elle avoue sa faute à son père : elle aura bientôt un enfant de Henrick Zacht. Intransigeant sur les choses de l'honneur, le meunier la chasse du toit paternel. Eperdue, désespérée, elle s'arrête, dans la neige, au pied d'un calvaire, et prie. Kas Piers, qui aime toujours Kaatje d'un réel amour, la recueille chez lui, et l'épousera.

Le printemps reverdit à nouveau les arbres. Les frères Baraque vivent de l'obsession de leur crime, de la crainte, du remords. Balthazar cherche l'oubli dans la boisson et dans l'amour. Un soir il fait la rencontre de Tonia, femme d'un tailleur, homme rachitique. La beauté fanée de cette femme, un visage qui porte l'empreinte de la boisson et du vice, plait encore aux hommes ; elle ne marchande du reste guère ses faveurs. Balt s'éprend de cette femme, il a pour elle un amour bestial. Ses dépenses avec Tonia ne font pas l'affaire de Bast qui détient le magot et qui le cache soigneusement. Au surplus, l'ascendant de Tonia sur son frère le rend furieux. Des scènes fréquentes de disputes surgissent, mettant les frères face à face.

L'intervention du curé du village, pour faire revenir Balt dans le droit chemin de la morale, reste vaine. Tonia est arrivée à percer le secret des deux hommes, elle cherche à devenir Madame Baraque, elle veut l'argent. Balt est obsédé par le remords. Tout lui rappelle son crime. La rencontre avec Kaatje Langendries et de son bébé le porte désespoir. Après une beuverie dans un cabaret en compagnie de Tonia, Balt tombe, ivre mort sur la route. Tonia le traîne péniblement jusque chez lui et demande à Bast de l'aider à le mettre au lit.

Bast les voit arriver d'un mauvais oeil. Cependant, il les aide. Bast, le cauteleux, un gourdin caché derrière le dos, s'approche de Tonia dans l'intention de la tuer, mais Tonia a tout vu, et elle, la chatte féline, comprenant qu'avec Bast, elle aura l'argent, a vite fait de le rendre amoureux d'elle. Et elle l'instigue à tuer son frère, pour qu'il soit seul à posséder l'argent. Bast ne résiste pas, une hache à la main, suivi de Tonia; il pénètre dans la chambre et s'approche du lit où gît Balt. Mais au moment ou il lève la hache, Balt se réveille et bondit sur Bast. Une lutte à mort entre les deux frères commence, un corps à corps les enlace, l'un frappant du couteau l'autre serrant à sa gorge, ni l'un ni l'autre n'échapperont au châtiment. Ils s'écroulent morts. Et tandis que Tonia, affolée par cette vision d'horreur, s'enfuit dans la campagne, Nol le fou, qui a découvert la cachette de l'argent volé, l'éparpille sur ses deux frères morts.