Daniel Vigo, Cécilia Kean (= Claudine Thyrion), Monique Verley, Jacques Monseau, Mireille Bastin, Francis Bolen, Robert Delieu
synopsis
Associé dans une affaire d'antiquités, François, bon garçon, un peu veule, a rencontré dans le tram une jeune femme qui l'a littéralement fasciné et dont il est devenu aussitôt l'amant.
Les premiers temps de cette idylle, qui ne ressemble à aucune des nombreuses autres qu'il a vécues, se déroulent dans une euphorie amoureuse que ride seulement l'impression qu'a François d'être envoûté par un sortilège. Comme pour confirmer ce très vague pressentiment, bientôt de légers troubles de la vue et de l'ouie l'assaillent. Tout d'abord bénins, ces maux s'intensifient et se manifestent de plus en plus souvent, au point de l'inquiéter sérieusement. Une visite au médecin le rassure pourtant: rien de grave, rien qu'une légère hypotension. En dépit de quoi François ne se sent nullement rassuré. D'autant moins qu'en certaines circonstances le comportement de sa maîtresse lui paraît pour le moins énigmatique, étrange. Sans motif, sans aucune justification, elle le quitte, disparaît et revient quelques heures plus tard, lasse, brisée, le regard habité par une flamme mortelle.
L'aggravation de ses malaises et l'emprise qu'exerce sur lui Michaella font que l'amour de la jeune femme lui semble funeste. Si bien qu'à la suite d'une crise plus forte que les précédentes, saisi de panique, il s'enfuit, décidé à ne plus la revoir. Il se réfugie à la campagne, mais le souvenir de sa maîtresse ne cesse de le poursuivre. Où qu'il aille, quoi qu'il fasse, son image l'habite, l'obsède, le paralyse. Une aventure avec une jolie serveuse d'auberge ne lui apporte que dégoût et rend plus pressant encore son désir de Michaella.
Un jour qu'il erre dans la campagne, à la recherche d'un vain oubli, ses pas le conduisent irrésistiblement vers une propriété privée dont il franchit l'entrée tel un somnambule. Au détour d'une allée du parc, une villa moderne, somptueuse, s'offre à sa vue. Il y entre. Les lieux semblent inhabités. Après avoir exploré plusieurs pièces, il pénètre dans la cuisine. Par quelle mystérieuse coïncidence, Michaella y est. Envoûté, il retombe sous le charme de la jeune femme. Mais les retrouvailles ne durent que l'espace de quelques instants dérobés à une existence bien proche -et cela François en est conscient sans cependant se l'avouer.
En effet, à peine rentré chez lui, il se sent au plus mal et doit s'aliter. Michaella ne quitte pas son chevet ... sauf pour quelques brefs instants où elle vaque à ses mystérieuses occupations.
François agonise. Déchirée entre son amour et les impératifs de la nature, Michaella, semblable à la plus humble de ses proies, n'est plus qu'une créature souffrante: son amour ne peut trouver sa plénitude que dans la mort de son amant.