En fait, elle est la pauvre victime d’elle-même, tenaillée qu’elle est par une avidité inassouvie qui ne comble pas son existence. Prisonnière d’un passé de dégoût et de malfaisance auquel elle veut échapper, le mauvais sort ou la malchance continuera inéluctablement à la poursuivre.

Elle trouve refuge chez un être qui, comme elle, est défavorisé: un homme laid et difforme qui habite le vieux moulin du village. Lui-même cherche, dans un rôle inquiétant de charlatan et de rebouteux qu’il joue auprès des habitants du village, à prendre une revanche sur la vie.

Il engage la fille comme servante, mais elle ne jouit que d’un très court répit dans sa nouvelle vie car bientôt, conduite par son destin, elle rencontrera un jeune paysan du village dont elle s’éprendra violemment. C’est un fou gaillard, seule incorporation autour d’elle de l’instinct auquel aspire le sien.

Elle le séduit et sa mauvaise conduite excite les habitants du village; son amant est financé,au su de tous, à la fille d’un riche fermier de l’endroit. Lui se reprendra très vite et la délaissera tout aussitôt.

Elle extirpe au rebouteux une formule magique qui lui servira à enlever à la vie la fiancée de son amant infidèle. Et, quand le rebouteux, ivre de passion, voudra la prendre de force, elle provoquera également la mort de celui-ci.

Dans une nuit éclairée par des torches, poursuivie comme un animal galeux par la population enchaînée, elle mettra fin à la malédiction de son existence et se jettera sur la roue du vieux moulin.