Monsieur Beulemans ne peut le supporter. Le jeune homme n'a pas les habitudes belges, s'exprime trop correctement et se singularise d'une façon d'être qu'on prend pour de la pose. Albert, qui sent cete hostilité, voudrait bien s'en aller. Mais Suzanne le retient. Elle a de la sympathie pour lui et lui explique le moyen de rentrer en faveur. Il faut flatter un peu les manies de son père et parler belge!

Mais Suzanne est fiancée a Séraphin Meulemeester, fils d'un autre brasseur. Elle l'est parce que c'est la volonté de ses parents qui, ne sont presque jamais d'accord et se livrent à d'extravagantes scènes conjugales, se sont accordés sur ce sujet.

Séraphin est devant son majestueux père un tout petit garçon. Il n'ose le contredire et montre un air de chien battu. Ce n'est pas que Melle Beulemans lui déplaise. Et puis, elle a cinquante mille francs de dot. Mais voilà, il a un passé composé d'une ouvrière et de l'enfant qu'elle lui a donnée.

Suzanne, par une indiscrétion d'une servante, est mis au courant de cette liaison. Elle rappelle doucement mais d'une façon insinuante Séraphin au devoir.

Les deux jeunes gens ne s'épouseront donc pas. Et ils en informent leurs parents bouleversés. Peu après, Albert Delpierre prend la place du fiancé éconduit. Il a déjà séduit le père Beulemans avec une ou deux flatteries. Et il a aidé Suzanne à mettre la paix dans le vieux ménage bruyant mais sans malice.

Albert achève la conquête de Suzanne en faisant élire Monsieur Beulemans à la présidence des Brasseurs. Il prononce un discours en belge, qui produit le meilleur effet. Et Suzanne arrange le mariage de Séraphin au moyen d'un petit chantage.