Mireille et son amie Edwige, Alphonse et son ami Sylvain forment une petite bande homogène. Ils sortent ensemble, se rencontrent devant un verre, parmi les silences et les lieux communs.

Mireille est le pôle d'attraction de la bande. Edwige l'admire et chacun des deux garçons en est amoureux. En silence, car on n'ose plus parler d'amour.

Si Mireille les fascine, c'est qu'elle personnifie les angoisses que chacun reconnaît. Angoisses d'une jeunesse désemparée devant cette société où les modèles manquent et où même les parents font défaut. Désunis et impuissants, seule leur est permise la résignation ou la fuite.

Se résigner, c'est ce que fera Mireille après une velléité de refus. Elle épousera Jacques, comptable et fils de comptable. Elle l'épousera bien qu'aimant Alphonse.

L'arrivée de Jacques dans la vie de Mireille a perturbé l'équilibre du petit groupe qui va se disloquer. Par son choix - petite vie, petites joies, petites frustrations - Mireille détermine leurs choix à tous.

Alphonse, l'insoumis, l'associal, le réfractaire au travail, perd Mireille parce qu'il n'a rien d'autre à lui offrir que l'aventure et l'insécurité. Devant la trahison de Mireille, il décide de fuir vers d'autres cieux, mais sans grand espoir de trouver mieux.

Quant à Sylvain, le tendre, il se contentera d'épouser la gentille Edwige, elle-même se consolant de perdre Alphonse.

A travers ces chassés-croisés et ces désarrois sentimentaux, ce sont les chassés-croisés et les désarrois d'une société qui transparaissent.