La Question du carnaval est en effet la préoccupation principale de tous ces gens et en particulier elle agite violemment l'épicier de Jirhay. Car il est aussi le président du Comité de Carnaval de Jirhay et cette interrogation le tourmente d'autant plus qu'il a en face de lui le redoutable Monnier, le patron de la supérette concurrente, qui est de surcroît président du Comité de Carnaval de Grasiester.

Bien entendu depuis plus de cent ans, chaque village met un point d'honneur à faire un plus beau carnaval, et surtout à voir un plus grand nombre de chars à faire défiler le jour du cortège, que le voisin - ce qui n'a pas manqué de tous temps d'entraîner tout un folklore de jalousies, d'espionnages et de trahisons réciproques.

Les deux communes sont à égalité de force depuis plusieurs années et de ce fait relativement en paix. L'épicier et Monnier vont entamer à cause des 'nouveaux venus' une guerre d'usure, entraînant à leur suite les habitants de leurs villages respectifs. Ainsi de vacheries en coups pendables, de mesquineries en bassesses, mêlant tout aussi bien intérêt général que privé, comptes d'épicerie et histoires personnelles, ce sera l'escalade pour 'avoir les nouveaux avec soi' et pour se venger ensuite de les avoir tantôt 'gagnés' ou 'perdus'.

Ceci pourrait ne jamais se terminer, s'il n'y avait l'amour. L'amour qui unit la fille de l'épicier et le fils de Monnier, qui sont déchirés entre la passion qui les unit et la haine qui sépare leurs pères. Jusqu'à l'inévitable bagarre finale salvatrice et rédemptrice entre les fanfares de deux communes le jour du carnaval, l'issue du combat entre les deux titans est incertaine.